mercredi 26 février 2014

Un long texte, et quelques nuits de plus où la musique coulait à flots. 
A long text, and some more nights where the music flowed. 


Il y a un temps, je pensais naïvement que le plaisir d'écouter ses artistes favoris dans des concerts régionaux ou des festivals à l'autre bout du monde n'était qu'un simple passe-temps de jeune ado pré-pubère aimant s'amuser, oublier, et danser. Puis cette régularité que j'ai commencé à acquérir, aller voir certains artistes plus de 6 ou 7 fois, avoir toujours la sensation que l'on m'arrache le coeur (dans le bon sens du terme) pour le déposer près d'eux, m'a fait comprendre que ce plaisir n'était en réalité qu'une passion trop souvent oubliée. Notre ère catalogue avec délice (et moi la première) les personnes ayant pour activité primaire d'aller se réfugier tous les vendredi et samedi dans la boite du coin pour danser, boire et se divertir afin d'oublier les soucis d'une vie pendant le temps d'une nuit, d'un set, d'un baiser et d'un verre d'alcool. En écoutant des amis et des anciennes relations amoureuses n'aimant pas la chaleur corporelle, le son poussé à son maximum et la décadence humaine, il est facile de penser que ces nuits passées dans des endroits sombres et transpirants ne font de nous que des personnes accros à l'oubli artificiel, incapables d'accepter l'ennui. J'y ai cru jusqu'à ce soir, regardant presque avec obsession une vidéo d'un live de mes deux artistes éléctro français favoris, j'ai ainsi compris que la catégorie des animaux de nuits était bien plus complexe qu'un simple besoin de flirt, d'alcool et d'inconscience. Certaines personnes recherchent inconsciemment ces besoins là, primitifs et compréhensibles, mais il y a aussi l'amour et la passion. Un besoin sensoriel de se retrouver face à des noms, sentir notre corps frémir dans l'hystérie ambulante, et connaître ces sensations toujours plus fortes qui n'ont pas besoin de drogue ou d'alcool pour exister. J'ai passé un bon nombre de ces soirées et festivals ridiculement sobre, car j'ai souvent préféré faire face à ces piliers de la musique avec la tête claire et lucide. Mais j'ai aussi ressenti ce besoin d'alcool lorsque je suis allée à ce genre de veillée gratuite où la musique n'était qu'un disque tourné en boucle, l'amour ou la passion nous ayant laissé tomber, loin derrière nous. Il n'est pas facile de distinguer le simple amusement du réel fanatisme. Surtout pendant ces nuits là. Surtout quand il s'agit d'une activité qui peut être pratiquée par n'importe qui, n'importe où, et n'importe quand. 
Cependant, c'est avec l'âge et un semblant de maturité que l'on peut reconnaître nos réels désirs. Ce qui nous fait véritablement chavirer. A 14 ans, c'est un endroit strictement interdit qui nous semble encore impénétrable et inconnu. A 16 ans, c'est la violation des limites et non l'artiste que nous allons chercher. A 18 ans, après avoir connu et reconnu ces endroits qui deviennent légaux au niveau parental, tout devient moins mystérieux, moins excitant, mais il y a toujours ce besoin de reconnaissance de l'autre. Faire voir le bout de son nez, montrer que l'on existe. Puis après ces années, il est plus facile de comprendre ce que l'on y cherche vraiment. La plupart s'en lassent, d'autres préfèrent choisir minutieusement leurs futures nuits musicales. Et ces derniers seront les véritables intéressées, ceux qui ont bravé la merde commerciale, seule chose que l'on peut nous offrir aujourd'hui en France, gratuitement. Ils décideront de payer plus de 5 euros pour aller voir des artistes, connus et inconnus, et ainsi passer une soirée sans le besoin de flirt, d'alcool ou de paradis artificiel. Dans ces moments-là, et je sais que bon nombre d'entre vous comprendra ce sentiment, nous n'avons besoin de rien d'autre que la musique. Il n'y a rien de plus jouissif pour ces fanatiques que de se retrouver pour quelques heures face à ceux que l'on écoute bien trop souvent, seul. Mon concert le plus marquant fut celui de Woodkid aux Eurockéennes (et aussi celui de Lorie quand j'avais 10 ans, mais j'éviterai d’en parler !) où l'émotion fut si grande que je ne me reconnaissais plus moi-même. Ce n'était ni Woodkid ni le cri cinglant des personnes autour de moi qui m'ont mis dans cet état. C'est la musique en elle-même qui animait mon coeur tout entier. Et c'est ce concert là qui m'a porté en admiration devant cet artiste que j'aimais auparavant, mais qui aujourd'hui me fascine. Je ne pourrais que difficilement expliquer ces sensations de quelques heures que je recherche constamment dans ma vie de tous les joursEt je ne pourrais jamais aimer du même amour mes compagnons d'une nuit musicale et ceux de tous les jours.
L'amour de la musique est certainement l'une des seules choses qui ne pourra jamais pourrir dans le coeur de ceux qui le connaisse vraiment.

A time ago, I naively thought the pleasure of going to dance on its favorite artists in regional concerts or festivals was only one simple pastime of young pre-pubescent teenager liking to have fun, forget and dance. Then this regularity I started to acquire - to go to see certain artists more than 6 or 7 times, and to always have the feeling that someone tears off my heart to deposit it close to them- thus made me understand that this pleasure was only one passion, often forgotten. Our era catalogues with delight (and me the first) people having as primary activity  to go to take refuge every friday and saturday in nightclub of the corner to dance, drink and divert themselves in order to forget problems of a life during the time of a night, of a song, a kiss, and alcohol glass. By listening to friends and old love affairs, who not liking body heat, the sound pushed with its maximum, and the human decline, it's easy to think these nights spent in dark and perspiring places make us people more hooked by the artificial lapse of memory, incompetents to accept the trouble. I believed them until this evening, almost looking by obsession a live video of my two favorite French electro artists, and I thus understood the category of night's animals was much more complex than a simple need for fling, alcohol and unconsciousness. Certain  people search unconsciously these needs, primitive and comprehensible, but there are also the love and passion. A sensory need to find themselves vis-a-vis names, feel our body quivering against traveling hysteria, and always know more these feelings which don't need drugs or alcohol to exist. I passed a good amount of these evenings and festivals ridiculously sober, because I often preferred to cope with these pillars of music the clearance and lucid head. But I also felt this need of alcohol when I went to this kind of carefree party where the music was just a turned CD, and love or passion having dropped to us well far behind us. It's not easy to release the simple recreation or the real fanaticism. Especially during these nights. Especially when it's about an activity which can be practiced by anybody, anywhere and anytime. 
However, it's with the years and a pretense of maturity we can recognize our real desires. What really shakes us. At 14 years old, it's a strictly prohibited place which seems still impenetrable and unknown to us. At 16 years old, it's the violation of limits and not the artist whom we'll seek there. At 18 years old, after having known and recognized these places which become legal for our parents, all becomes less mysterious, less exciting, but there is always this need for recognition of the other. To show our faces, to show we exist. Then after these years, it's easier to understand what we really searched there. The majority are wearied, some others preferred to choose their future musical nights more thoroughly. And these others will be the real people interested, those which faced the commercial shit, only thing which can be offered to us in France today, for free. These others will decide to pay more expensive than 5 euros to go to see artists, known and unknown, and pass an evening without the need of fling, alcohol or unconscious. In these moments, and I know that a good amount of you will understand this feeling, we don't need anything else than music. There is nothing greater for these fanatics than to find itself for a few hours vis-a-vis those we often listen, alone. My most outstanding concert was with Woodkid in the festival "Eurockéennes" (and also with Lorie (french bad singer for teenager) when I was 10 years old, and I'm not gonna speak about it!) where the emotion was so large that I didn't recognize myself. It was neither Woodkid or the shingling cry of people around me who put me in this state. It was the music itself which animated my entire heart. And it's in this concert which carried me in admiration of this artist that I liked before, but who fascinate me today. I could only explain with difficulty these feelings of a few hours that I constantly search in my everyday life. And I couldn't like as much those which will accompany me in these moments with those I would see by everyday life. The love of music is certainly one of the only things which will be able to never rot in the heart of those who really knows it. 


CHVRCHES 17.02.14
CHVRCHES 17.02.14


2 commentaires :

Anonyme a dit…

cette vie a l'air de t'emplir de bonheur , ça se sent ! tu penses rester y vivre ? bonne continuation

BLUEBERY a dit…

J'aurais aimé y vivre, si l'argent ne me l'empêchait pas... Dans quelques années, c'est sans aucun doute que j'y retourner pour longtemps, plus longtemps.