(Souvenir d'un Bruxelles matinal)
Je ne sais pas ce que j’aurais préféré être. Une passionnée
d’écriture ou une fleur bleue. La seule évidence qui s’offre à moi à l’heure
actuelle est que les deux ne vont pas ensemble. Je hais ces écritures
romantiques qui nous offrent une peinture parfaite de l’amour. Je hais ces mots
faciles, cette constante langoureuse et tempétueuse. Si je m’écoutais,
j’écrirais sans cesse de ces histoires romantico-baveuses qui ne sont
finalement qu’un déboire de l’être humain. Une frustration qui s’offre à moi
chaque jour, car je resterai jusqu’au bout de ma vie conquise et émerveillée
face à ce sentiment si probant. L’amoureuse de l’amour c’est bien moi,
l’amoureuse des mots aussi. Pourtant je n’arrive pas à concilier les deux sans
tomber dans ce gouffre sentimental qui m’aspire vers une sombre illusion de médiocrité. Pourquoi ai-je cette
difficulté qui m’empêche de me dévoiler pleinement ? Pourquoi ai-je si
peur de ces désirs humains?
Est-ce véritablement mauvais de mettre des mots sur ce que l’on ressent ?
J’aimerais tout dire, tout dévoiler. Enlever ce voile sombre de mes yeux,
découvrir l’intérieur de ma pensée. Mais je deviens soudainement cristallisée
et apeurée à l’idée que d’autres personnes que moi puissent se référer à mes
écrits et ainsi me comprendre pleinement. Comme si l’amour était l’une des
seules choses que je ne parvenais pas à
contrôler, comme s’il était impensable pour moi d’évoquer ce sujet sans
être prise au piège. Une véritable délicatesse et admiration se dégagent de
cette pensée face aux poètes, aux écrivains parvenant à concilier ces deux
domaines avec une élégance, un biais si naturel que le lecteur ne cherche pas à
comprendre pourquoi ni pour qui ces mots
sont destinés.
5 commentaires :
Très subtil, très fin, ça dévoile bien une sincérité profonde et des questionnements sans fin....
Très subtil, très fin. ça dévoile bien une sincérité profonde, et un questionnement sans fin...
Mon estelle <3
un bien beau texte Manon
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